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Journal du MASA : cirque Tinafan, des tours d’acrobates à fendre le cœur

La Guinée fait une entrée triomphale au MASA avec la compagnie de cirque Tinafan. Intitulé « Faso kagnin », en français « Chez soi est meilleur », le spectacle est un miroir des affres de l’immigration et une invite à entreprendre au pays pour un mieux-être.

Par Fortuné Sossa (Bénin)

 

Le décor est sobre, appuyé d’un tableau virtuel de sable, puis de forêt supplantée de cris d’oiseaux et de chants des vagues marines. Des images qui donnent déjà à prévoir que le sujet à traiter par les athlètes a trait à l’immigration.

Le spectacle s’ouvre effectivement sur une scène de massacre demigrants. De nombreux jeunes Africains subsahariens, qui partent de l’autre côté de la Méditerranée pour se chercher, traversent désert, monts et vallées au péril de leur vie. Ils sont grugés par des passeurs, agressés et même assassinés. Parfois, c’est la mer qui les engloutit avec la complicité de vents violents ou de gardes côtes sauvages et racistes.

Ils prennent ainsi des routes du désert et de la Méditerranée en quête de l’eldorado. Pourtant « chez soi est meilleur », parce que les opportunités de réussite locale, il en existe assez, dont le cirque.

Nouvelle situation, le spectacle vire à une conjugaison d’efforts pour enfanter du beau. Le jeu devient très impressionnant, lourd d’émotions à faire bondir le cœur de la cage thoracique.

 

 

Enfants, jeunes filles et jeunes gens constituent les athlètes et artistes qui se ploient, se déploient et se tordent sur la scène, rythmés par des sonorités mandingues. Ils débordent tellement de souplesses qu’on se croirait en présence d’êtres sans os, des mollusques et crustacés en mouvement.

Ce spectacle de la compagnie guinéenne est la preuve, une fois encore, que l’Afrique a d’incroyables talents. Mieux, le cirque est bel et bien « une opportunité de réussite locale » qui offre par ailleurs des débouchés pour la conquête du monde en toute légalité.

Daouda Camara, manager du centre d’art acrobatique Kéita Fodeba et donc du cirque Tinafan, confie : « Les enfants tournent, ils vont légalement où ils veulent et reviennent investir au pays ».

Centre de réinsertion des jeunes en situation difficile, Kéita Fodeba a formé en deux décennies plus de 200 cents jeunes qui tournent dans les plus grandes compagnies de cirque à travers le monde. Plusieurs trophées ont été remportés par ces jeunes. Entre autres, « L’Afrique a un incroyable talent » dès la première saison, « Afro super talent », etc.

 

Téléchargez le journal du MASA –  édition du 15 avril 2024

Avec les photos des stagiaires de la formation animée par le photographe Dorris Haron Kasco organisée par le MASA.

 

 

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