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Journal du MASA : que nos voix résonnent pour que cessent les violences faites aux femmes

La salle Niangoran Porquet du Palais de la Culture d’Abidjan a accueilli, ce dimanche 14 avril le premier spectacle béninois. Sur scène, la performeuse et comédienne Cybelline de Souza a évolué seule, pour dénoncer un phénomène actuel et prégnant : les violences faites aux femmes.

Par Yves-Patrick Loko

Un tonnerre d’applaudissements, sanctionne la fin du spectacle « Que nos voix résonnent ». Le public séduit a été choqué par le sujet au cœur de la représentation. « J’ai eu les larmes aux yeux », a confié Marcel, un des spectateurs de la salle ovale.

Une voix plaintive, mais pleine d’espoir en fond sonore, est le dernier acte de la représentation. La voix raconte ses malheurs de femme violentée. C’est après que la comédienne, qui vient de finir 75 minutes de performance, seule sur scène, s’est introduite dans une cavité féminine, une matrice projetée sur du papier.

Le sexe féminin a également été projeté par la régie, pour finir de convaincre le public que c’est bien de la femme qu’il s’agit dans le drame porté sur la planche. « Il n’y a rien d’érotique », rassure Cybelline.

Le décor est sobre au début. Il va laisser place à la fin à un petit désordre. Du papier déchiré, mais aussi bien rangées des tenues de femme. Le clair-sombre qui fait apparaître un regard trouble, évasif, dès le début de la représentation, laisse deviner la gravité du sujet au cœur de la représentation. Une femme balafrée aux tessons par son compagnon de vie, une épouse maltraitée par son conjoint et une mère au cœur meurtri. L’ode contre les maltraitances féminines est une histoire vécue. Un pan de la vie de la maman de la comédienne Cybelline de Souza. Une maman victime de violences conjugales.

Pour faire sa catharsis, pour oublier, mais surtout attirer l’attention sur le phénomène, Cybelline a voulu prendre la parole. Mais, avant, elle a couché sur le papier son texte. Un texte diffus, écrit au fil des ressentiments, mais qui a reçu des corrections, des améliorations et une couche de retouche de personnes à qui le texte et l’idée originale ont été présentés.

Sans être activiste de terrain, Cybelline de Souza a fait de l’activisme au théâtre. Elle s’inscrit dans le rang de ces militantes qui œuvrent en faveur du genre et des droits humains. Le spectacle « Que nos voix résonnent » a été un mélange de sons, de lumières et d’expression corporelle, pour que cessent les abus contre la gent féminine. La place Ficgayo de Yopougon va encore accueillir cette performance, mercredi prochain. Mieux connaître la performeuse Cybelline de Souza

Formée à l’École internationale de Théâtre du Bénin (Eitb), Cybelline de Souza est titulaire d’une licence en Art et Technique théâtrale. Elle se produit sur les scènes nationales et internationales depuis une dizaine d’années, et pratique également les danses traditionnelles et contemporaines, qu’elle entrelace aussi régulièrement sur scène avec le théâtre. Cybelline de Souza a également suivi des cours à l’AccademiaTeatro Dimitri en Suisse, dans le cadre d’un programme de Master 2.

 

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