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MASA 2020 : Kalam, la reine dévoile le kundé à Abidjan

Bien que voilée sur scène, cette valeur sûre de la musique burkinabé, au bord de la lagune Ébrié, a levé un coin du voile sur son talent qui n’y est pas du tout passé inaperçu. Mais, qui est Kalam ?

Particulière. Oui, elle l’est. Mystérieuse, elle l’est aussi. Mais, elle reste exceptionnellement talentueuse. Quand une femme décide de jouer un instrument d’habitude réservé qu’aux hommes, cela est révolutionnaire. Mais, quand on vient du pays des hommes intègres, du pays du président Thomas Sankara, cela n’est pas du tout surprenant. Ce patriote africain a réussi à faire évoluer les mentalités sur plusieurs aspects de la vie. Aujourd’hui, la jeune artiste burkinabé, Kalam, la reine du Kundé, est une matérialisation de cette évolution des mentalités au Burkina Faso et en Afrique. En plus de son Kundé qu’elle joue avec dextérité et le voile qui cache son visage, comme si elle voulait garder une pudeur par rapport à ceux qui n’accepteraient pas de voir une femme toucher à cet instrument. Kalam, la reine du Kundé, innove. En innovant l’instrument qu’elle joue la Kalambatt.

«La Kalambatt est un instrument de musique qui vient de mon imaginaire. Il est muni d’une grosse calebasse dont le rythme est actionné par une pédale de batterie artisanale. Grâce à cet instrument, j’arrive à obtenir une sonorité groove qui donne du rythme à ma musique», a-t-elle indiqué. Avant de nous révéler que l’instrument porte le nom de «Kalambatt» ou la batterie de Kalam. C’est le lieu de rappeler que celle dont la prestation a émerveillé plus d’un à l’espace Oiseau Livres du Palais de la culture, le 9 mars 2020 n’a pas eu une vie facile. Déjà, à 7 ans, comme les enfants de son âge, elle n’a pas eu la chance d’aller à l’école. Et, à 18 ans, elle était obligée de fuir un mariage forcé. Et, c’est lorsqu’elle a eu ses 20 ans qu’elle a pu retourner à sa passion : la danse. Mais, une blessure au genou va la contraindre à abandonner la danse en 2007. Et,depuis 2017, le signe indien semble s’éloigner de la trajectoire de l’artiste. «Kalam est l’incarnation de la bravoure et de l’éloquence artistique féminines. Sa virtuosité, ses mélodies puissantes, sa voix charismatique et son style vestimentaire teinté d’africanité font d’elle une bête de scène», a fait remarquer son manager. Son visage voilé est un artifice pour pousser les spectateurs à se concentrer sur son jeu d’instrument et sa puissance vocale à mi-chemin entre la voix de ténor et celle basse matinée d’afro jazz langoureux.

Assane KONE (Mali)

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